Compte rendu de la visite de l’usine de tissage B&T Textilia

Compte rendu de la visite de l’usine de tissage B&T Textilia

Le 12 septembre dernier, l’équipe du Texlab a eu le plaisir de faire découvrir l’usine de tissage de l’entreprise B&T Textilia à plus de 40 professionnel·les.


Située à Waarschoot, l’usine produit des textiles de décoration et d’ameublement sur une quarantaine de métiers à tisser industriels armurés et jacquard. Ses productions sont diversifiées, elle est particulièrement reconnue pour ses tissages en lin, ses textiles outdoor, ses produits finis (coussins, plaids, étoles), et perpétue le savoir-faire de la tapisserie sur ses métiers jacquard industriels.

Accueil par Thierry Van Damme, directeur de B&T Textilia et Marie-Anne Van der Plaetsen

B&T Textilia compte un grand nombre de clients à travers le monde : des éditeurs, des boutiques, des marques haut de gamme et de luxe. Récemment, encouragée par l’intérêt pour la production locale, l’entreprise a décidé de mettre en place un ‘textile lab’, un espace dédié aux productions sur mesure. Les minimums de commandes sont moins élevés que ceux fixés habituellement en industrie. Trois métiers à tisser industriels sont dédiés à cette initiative. Ils permettront de répondre aux besoins et attentes de designers ou de marques éco-responsables. C’est Nele Demeulemeester, designer textile diplômée de KASK à Gand, qui s’occupe d’assurer le suivi des productions. La définition des modalités pratiques du fonctionnement du textile lab est en cours.

Par hasard et par chance, un des métiers à tisser jacquard du textile lab de B&T Textilia n’est autre qu’une version industrielle de celui du Texlab de Liège, avec des montages de chaînes similaires. De quoi lancer une belle dynamique de collaboration ! Amandine Fabry est l’une des premières à faire usage de l’opportunité de produire ses textiles chez B&T Textilia, après être passée par le Texlab (découvrez son parcours ici).

Marie Beguin, chargée de projet design textile au Texlab a présenté le métier à tisser jacquard d’échantillonnage qui est disponible à la location. Un outil exceptionnel pour le prototypage de tissages, qui ne nécessite aucun prérequis particulier puisque le texlab propose un accompagnement technique.

Marie-Anne Van der Platsen, qui s’occupe de la mise en place du textile lab chez B&T Textilia, a accompagné et guidé les participant·es dans la salle des archives où sont conservés les dessins originaux ayant servi à la création de jacquards depuis la création de l’entreprise en 1854. Puis dans la bibliothèque, rassemblant une grande quantité d’ouvrages consacrés au textile et aux arts plastiques, et les collections textiles de Thierry Van Damme, composées de rubans, dentelles, shiboris, velours kasaï, jacquards, passementeries, etc. provenant du monde entier, qui témoignent de l’incontestable passion du directeur de l’entreprise, pour le textile sous toutes ses formes.

Les participant·es ont ensuite pu découvrir le fabric store, présentant des produits finis : coussins, plaids, étoles…

Après, ils et elles ont parcouru le showroom, qui présente les collections sous forme de grands échantillons. Ces tissus sont présentés aux clients pour les adapter à leurs gammes de couleurs, leurs motifs et permettre de constituer leurs propres collections qui seront produites par B&T. Ensuite, ils et elles se sont rendu au studio de création où les designers mettent au point les cartons de tissage, fichiers numériques qui permettront de piloter les métiers à tisser pour la production des textiles, puis à l’usine de 13.837 m2 équipée d’une quarantaine de métiers à tisser (jacquards et armurés), où d’autres étapes avant et après le tissage ont pu être découvertes, comme l’ourdissage (l’enroulage de la chaine sur les ensouples du métier à tisser à partir des bobines disposées sur des cantres) et le contrôle des tissus tissés pour assurer la perfection des rouleaux fournis aux clients, et enfin, au textile lab, qui fait partie intégrante de l’usine, dont les trois métiers à tisser ont la particularité d’être dédiés aux petites productions sur mesure.

Valentine Donck, chargée de projets chez Valbiom, a abordé le sourcing local et le potentiel pour le domaine du textile de deux fibres locales :

  • Le chanvre : le secteur textile est très intéressé et demandeur pour cette nouvelle fibre écologique et locale. Le projet Interreg HEMP4Circularity va permettre d’implémenter le chanvre textile à échelle industrielle. Les premiers résultats, filés dans le nord de la France et tissés en Belgique, seront bientôt disponibles pour être transformés en produits finis.

  • La laine : contrairement aux élevages ovins australiens, argentins ou néo-zélandais, la toison des moutons belges n’est pas le produit principal, contrairement à la viande, le lait ou la gestion des espaces naturels. Chaque mouton doit cependant être tondu une fois par an, donnant un gisement annuel de fibres de 200 tonnes de matière première – actuellement considéré comme déchet. En 2022, Valbiom a commencé l’analyse du potentiel de la laine en Wallonie pour offrir des perspectives pour sa valorisation notamment dans le domaine du textile [en savoir plus].

Un moment de réseautage a donné l’opportunité aux participant·es provenant des quatre coins de la Belgique et même du nord de la France de se rencontrer.


Photos: © Wallonie Design / Marie Cox / Marie Beguin


Cette visite a été co-organisée par Wallonie design, Valbiom et Fedustria, à l’initiative du texlab.

Article rédigé par Marie Beguin

Articles liés

Notre visite de la Manufacture Bernard Depoorter

Compte rendu jour 2 : les Fashion Green Days 2023 à Roubaix

Compte rendu jour 1 : les Fashion Green Days 2023 à Roubaix